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Le blog ➤ La Parole, le Silence

La Parole, le Silence

Dans une semaine, un nouveau cycle
dans sept jours, un nouvel Adam
dans un quart de lune, une nouvelle lumière…

Quand le voyage atteint son terme,
commence alors le vrai voyage…

Il n’est peut-être d’autre harmonie que d’accueillir le chaos,
peut-être d’autre joie que de goûter l’impuissance,
d’autre service que d’être déchargé de mission…

Dans le chemin de la Parole, le Silence est un bon compagnon…

~ Judith ~
au 18ème jour du mois de décembre en l’an de grâce 2023

Le soleil dans le ventre (1984) – Arcabas

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à la Sainte Luce

Ses yeux, qui reposent en nombre dans le plat et hantent ses orbites, viennent dire les arrachements nombreux pour se réinventer des regards qui envisagent…

J’aime ce plat en forme de mandorle… qu’elle porte de sa main gauche ב, au niveau de son plexus solaire Tiphereth תפארת .
Là où l’on cueille et se laisse cueillir, où l’on arrache et se laisse arracher, rayonne la gloire…

Et cette plume qu’elle tient délicatement de sa main droite א qui bénit, et qui ressemble à une faille, une fissure, une béance… qui laisse ses yeux rêveurs…

De cette ténèbre qui transparaît dans la plume semble jaillir une lumière pour Lucie qui vient piquer son regard, épépiner ses pupilles, et l’amène à s’inventer de nouveaux yeux…

J’aime les histoires qui s’inventent de mot en mot, comme autant de sauts de puce!

Parce qu’au fond les histoires m’inventent…

~ Judith ~
au 13ème jour du mois de décembre en l’an de grâce 2023

Sainte Lucie (1440) Sano di Pietro (1405/10 – 1481)
Tempera sur panneau de bois. 72 x 47,8 cm (Palazzo Sansedoni, Sienne)

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Lumière vivante!

Rayonnement d’un feu du cœur jusqu’à la surface,
déploiement d’une puissance nucléaire qui irradie tout,
joie qui vient des profondeurs et circonvole…

Sur un visage humain, ce serait déjà un sourire splendide,
mais sur une statue de pierre!…

~ Judith ~
au 5ème jour du mois de décembre en l’an de grâce 2023

Détail de la statue gothique polychrome (13ème siècle)
représentant la princesse polonaise Reglindis, margravine de Misnie
(cathédrale de Naumburg an der Saale, en Allemagne)

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Chère Magda

Chère Magda,

les anges vous ont accompagnée, mystérieusement, jusque dans les camps…

Tout aussi mystérieux est le courage qui vous a animée de vous relever de ce désastre où, pourtant, vous avez fait l’expérience indicible des astres…

Je rends grâce, immensément, pour votre parole ardente qui s’entend jusque dans vos silences!

Vos silences, Magda, sont encore un autre mystère…

Et dans le silence des silences qui vous enveloppe maintenant, je sais avec certitude que les anges vous y accompagnent aussi.

Je pleure, c’est vrai, mais c’est essentiellement de gratitude…

Merci immensément, Magda, et bon Voyage vers l’autre rive!

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Est-ce pour vous accompagner?! Ce soir, un halo lunaire extraordinaire…

~ Judith ~
au 26ème jour du mois de novembre en l’an de grâce 2023

à écouter : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-racines-du-ciel/des-tenebres-a-la-joie-avec-magda-hollander-lafon-9181591?fbclid=IwAR3CCemgJPQNuMg3At_5CwojAukzZyCTrwnBmNyZTwBtIaPchr-yHBInO8Y

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Ce qui œuvre

Quelle splendeur, cette icône !

Quelle élégance de la Vie qui permet que,
dans un temps où rien ne se passe en surface,
tout se donne en profondeur…

Joie de Ce qui œuvre à bas bruit, qui est pourtant haut en couleurs…

~ Judith ~
au 25ème jour du mois de novembre en l’an de grâce 2023

Icône de Sainte Catherine d’Alexandrie – musée byzantin et chrétien d’Athènes

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Art de Mars

J’ai longtemps cru qu’il ne se passait pas grand-chose dans la chrysalide, que la chenille perdait quelques pattes et qu’il lui poussait des ailes. En fait, dans le cocon à l’abri des regards, la chenille s’auto-détruit. Plus précisément, elle s’auto-digère : elle génère elle-même les sucs qui déstructurent totalement ses chairs jusqu’à en devenir de la bouillie. Oui, mais pas n’importe quelle bouillie. C’est un magma cellulaire qui va progressivement se structurer pour devenir un papillon! Un tout autre être, donc.

De manière peut-être similaire, les crises biologiques et écologiques qui ont jalonné l’évolution des espèces de notre planète ont à chaque fois permis la transition de formes de vie dominantes à de nouvelles formes de vie dominantes. À chaque fois, des quantités phénoménales d’espèces ont disparu et puis d’autres apparaissaient…

La Vie n’a pas attendu l’apparition de l’espèce humaine pour générer violence et souffrance. Nous pouvons nous pâmer devant la beauté paisible de certains paysages ; cela n’empêche pas les végétaux d’œuvrer à bas bruits : ils collaborent tout en luttant aussi, parfois à mort, pour l’eau, les minéraux, la lumière. Nous pouvons nous extasier sur les animaux qui sont si beaux, si mignons : c’est vrai, ils sont capables d’entraide et ils sont aussi prêts à chasser, pourchasser, dévorer leurs proies ou à défendre leur territoire âprement et conquérir avec grand déploiement de force agressive celui de l’autre…

Oui, la Vie est violente, et toutes les formes du Vivant canalisent cette violence et expérimentent la souffrance au passage.

Quant à la croyance que l’espèce humaine étant dotée de conscience (et, si cela ne suffit pas, de « pleine conscience »), elle devrait de ce fait s’avérer prémunie d’être violente, voilà qui ne nous prépare en rien à nous confronter à la violence-qui-est. C’est une croyance qui nous ajoute beaucoup de souffrance : à chaque flambée de violence, nous sommes stupéfaits, dépités, démunis, tristes, en colère, … Et nous utilisons notre précieuse énergie à contester, récriminer, juger, condamner, désespérer, … ou encore à nous blinder, nous anesthésier, nous chloroformer et détourner le regard…

Oh notre précieuse énergie!

Notre énergie si précieuse pour voir, sentir, acter l’espérance! L’espérance… qui est l’intégration de l’expérience que la violence et la souffrance font parties intégrantes de la Vie nourricière, fécondante, transformante, spiralante…

Attention : il ne s’agit pas de rechercher la violence et la souffrance, certainement pas! Juste un peu de patience : elles viennent très bien toutes seules, à leur rythme…

Peut-être l’enjeu est-il d’accueillir notre violence et notre souffrance et de les accompagner, en demeurant ancrés dans l’espérance. Au fond, d’être en paix avec nos guerres…

Alors, nous sommes peut-être invités à devenir des praticiens de cet art martial qu’est le quotidien, où toute Vie prend forme, se déforme, se transforme, animée par une force -de Vie- dont nous ne détenons ni les tenants ni les aboutissants mais qui, indéniablement, jaillit… Invitation à danser avec la force de Vie qui nous transperce, et avec le précipice, aussi.

Nous pouvons peut-être mieux comprendre aussi pourquoi tous les Textes traditionnels de toutes les Traditions sont tissés de violence et de souffrance. Ce sont des textes initiatiques, qui ont donc pour vocation de nous initier aux grandes lois de cet art martial du quotidien…

Art martial.

Art de Mars.

Et Mars, c’est le mois du printemps, du renouveau, où tout est progressivement revivifié… Joie!

~ Judith ~
au 18ème jour du mois d’octobre en l’an de grâce 2023

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Écrire…

Voici qu’approche le divin couvreur…

Béni soit-il de venir à moi ce jour, me couvrir, me découvrir,
façonner un toit sur mon moi.
Charpente qui monte à flanc d’ardoises jusqu’au ciel bleu nuit
et redescend en vagues de tuiles ocre vers la terre, humblement promise.

Me voici!
Traversant les déserts à prier les mots qui me cherchent,
me guettent,
m’attendent.
Les mots
tels des veilleurs aux tours de Jérusalem.
Étroite est la porte, basse aussi, à peine visible, d’ailleurs ;
s’ouvre-t-elle?!…
Mes genoux se déposent en terre, ma nuque s’offre au ciel, au vent.
Et me voilà
acceptée, accueillie, désirée…
dans un chez-moi qui déjà se fait promesse, qui déjà se fait ailleurs.

Écrire encore, pourtant…
Pour tant jubiler de cette fertilité nouvelle qui m’étreint,
de ces débordements qui me naufragent,
de ces territoires inattendus à la géométrie aussi variable
qu’elle est sacrée.

Écrire ainsi
pour entendre les histoires qui se racontent en moi
et que, souvent, je me raconte aussi.
Pour garder présent, vivant, que
je suis
une
cathédrale
de
mots.
Et rayonner d’une douce lumière bleutée
que j’offre à l’humble visiteur venu me rencontrer.
Oui, c’est peut-être cela finalement,
écrire…

~ Judith ~
au 4ème jour du mois de septembre en l’an de grâce 2023

Photo : basilique de Pontmain, en Mayenne

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Contact
Judith Cypel

06.32.90.12.19

 


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