Écrire…
Laisser le divin couvreur me couvrir, me découvrir
et façonner un toit sur mon moi.
Une charpente qui monte à flanc d’ardoises jusqu’au ciel bleu nuit
et redescend en vagues de tuiles ocre vers la terre, humblement promise.
Traverser les déserts et sentir les mots qui me cherchent,
me guettent,
m’attendent.
Les mots
tels des veilleurs aux portes de Jérusalem.
La porte étroite, basse, s’ouvre parfois.
Se donne alors le plaisir de me sentir
entendue, vue, désirée, accueillie.
Écrire encore, pourtant…
Pour tant jubiler de cette fertilité nouvelle qui m’étreint,
de ces débordements qui me naufragent,
de ces territoires inattendus à la géométrie variable
et sacrée.
Écrire ainsi
pour entendre les histoires qui se racontent en moi
et que, souvent, je me raconte aussi.
Pour garder présent, vivant, que
je suis
une
cathédrale
de
mots.
Et rayonner d’une douce lumière bleutée.
Oui, c’est peut-être cela finalement.
Écrire pour m’adoucir…
~ Judith ~
Photo : basilique de Pontmain, en Mayenne
