Le réel nous échappe. Nous ne pouvons nous en faire qu’une représentation, qui en dit long sur notre plan de conscience, notre cadre de croyances, notre besoin de cohérence.
Qui ne dit rien du réel, ou si peu.
L’historien Gabriel Martinez-Gros racontait que Jacques Le Goff avait écrit un gros livre sur Saint Louis où il prouvait que tout ce qu’on croyait savoir du roi de France provenait des textes préparés pour son dossier en canonisation, et donc que tout était biaisé. Donc, on lui disait: “Mais alors, on ne peut rien savoir du vrai Saint Louis ?
– On dit qu’il aimait le poisson mais même ça, je ne sais pas, car le poisson, c’est un symbole chrétien,” avait-il répondu mais il avait ajouté : “Bon… Il aimait les fraises. Or, là, je ne vois vraiment pas le sens qu’on pourrait en donner.”
Et Gabriel Martinez-Gros d’insister : “On ne peut être sûr que d’éléments dont on ne voit pas le sens.”
Bonne méditation !
~ Judith ~ au 12ème jour du mois de février en l’an de grâce 2024
Les fruits poussent souvent ailleurs qu’au lieu-même où nous avons planté l’arbre… Quand nous portons notre attention sur ce qui est raté, nous ratons ce qui est en train de réussir. C’est une perception : loin d’être un simple continuum, la Vie se déploie dans l’incarnation de moments qui font brèches en échappées libres… Nous savons si peu ce qui est vraiment à l’œuvre.
~ Judith ~ au 10ème jour du mois de février en l’an de grâce 2024
L’UniVers ? Les MultiVers ? Dieu ? Le Seigneur ? Les Anges ? Notre Âme ? Notre Corps ? Notre Inconscient ? Nos Ancêtres ? Notre Dragon ? Notre AdVersaire ? Qui nous attend sur l’autre Versant de notre montagne ?
En tout cas, Cela parle… Et Cela nous en dit long, drôlement long… Et parfois, cela est drôlement… drôle… Heureusement que Cela a de l’humour !
Bonne journée à chacun chacune ! Kermitement vôtre,
~ Judith ~ au 5ème jour du mois de février en l’an de grâce 2024
Dans la Vie, il y a un nombre infini de portes. Si vous êtes agiles, vous en ouvrirez quelques-unes. Si vous êtes brillants, vous en ouvrirez beaucoup. Mais si vous êtes Vibrants, elles s’ouvriront pour vous.
Sadhguru
~ Judith ~ au 27ème jour du mois de janvier en l’an de grâce 2024
Un jour, quand j’étais adolescente, mon frère m’a donné une grande leçon. Je lui disais que je n’arrivais jamais à me souvenir, entre les 2 Allemagnes, la RDA et la RFA, laquelle était à l’est et laquelle était à l’ouest. Il m’a répondu : “ce n’est pas difficile, c’est celle qui se dit démocratique qui ne l’est pas…”
Depuis, je ne cesse de revisiter cette phrase et d’en mesurer la portée, à bien des niveaux.
Par exemple, si une fleur est rose, c’est justement parce que le rose est la couleur du prisme lumineux que cette fleur ne peut pas intégrer et qu’elle rejette donc. En conséquence, nous voyons la fleur rose parce que c’est la couleur qu’elle n’est pas !
Autre exemple qui m’est arrivé il y a trois ans : j’ai reçu une proposition pour participer à une émission de Radio ‘Respect’ (nom modifié), station qui s’affiche avec une coloration politique marquée, celle de l’extrême-droite. J’ai envoyé un mail pour refuser l’invitation à participer à cette émission, en parlant de la coloration politique de cette station et en exprimant quelques unes des facettes de mon enseignement pour bien montrer à quel point il y avait peu de chances pour que mon discours soit en phase avec la ligne de cette radio. J’ai écrit un mail posé, tâchant par ailleurs de rester dans l’ouverture, c’est-à-dire sans jamais critiquer radio Respect, et encore moins les personnes. J’ai reçu en réponse un mail hyper émotionnel, avec des attaques personnelles en rafales. Point d’orgue de ces attaques (et dernière phrase du mail) : il existe “des démons dont on a à peine l’imagination et dont vous êtes, chère Madame, en ce moment même, le plus évident reflet.” Ce que je trouve instructif, c’est que, comme toujours, nos croyances génèrent nos réactions. Ce monsieur croit aux démons et aux serviteurs de Dieu, aux ténèbres et à la lumière (dans une acception morale), et en conséquence, tous ceux qu’ils rencontrent vont être classés d’un côté ou de l’autre, selon s’il peut se relier à eux ou non. Cela est d’ailleurs vrai pour toute personne qui pense qu’il y a des bons ou des méchants, quelle que soit la couleur politique ou philosophique ou éthique ou écologique de cette morale… Et puis, pour revenir au sujet de cette publication, son mail était bien peu respectueux, eu égard au nom de la radio…
En somme, ce que nous disons être, c’est peut-être justement ce que nous ne sommes pas…
Voilà de quoi méditer toute une vie… et rester très humble…
~ Judith ~ au 25ème jour du mois de janvier en l’an de grâce 2024
il n’y a rien de ce que je pourrais vous offrir que vous ne possédiez déjà, mais il y a beaucoup de choses que je ne puis vous donner et que vous pouvez prendre.
Le ciel ne peut descendre jusqu’à nous, à moins que notre cœur n’y trouve aujourd’hui même son repos. Prenez donc le ciel.
Il n’existe pas de paix dans l’avenir qui ne soit caché dans ce court moment présent. Prenez donc la paix.
L’obscurité du monde n’est qu’une ombre. Derrière elle, et cependant à notre portée, se trouve la joie. Il y a dans cette obscurité une splendeur et une joie ineffables si nous pouvions seulement les voir. Et pour voir, vous n’avez qu’à regarder. Je vous prie donc de regarder.
La vie est généreuse donatrice, mais nous, qui jugeons ses dons d’après l’apparence, nous les rejetons, les trouvant laids ou pesants, ou durs. Enlevons cette enveloppe et nous trouverons au-dessous d’elle une vivante splendeur, tissée d’amour par la sagesse, avec d’abondants pouvoirs. Accueillez-la, saisissez-la et vous toucherez la main de l’ange qui vous l’apporte.
Dans chaque chose que nous appelons une épreuve, un chagrin ou un devoir, se trouve, croyez-moi, la main de l’ange ; le don est là, ainsi que la merveille d’une présence sans ombre.
De même pour nos joies : ne vous en contentez pas en tant que joies, elles aussi cachent des dons divins.
La vie est tellement emplie de sens et de propos, tellement pleine de beautés au-dessous de son enveloppe, que vous apercevrez que la terre ne fait que recouvrir votre ciel. Courage donc pour le réclamer. C’est tout. Mais vous avez du courage et vous savez que nous sommes ensemble des pèlerins qui, à travers des pays inconnus, se dirigent vers leur patrie.
Ainsi, en ce jour de Noël, je vous salue, non pas exactement à la manière dont le monde envoie ses salutations, mais avec la prière : que pour vous, maintenant et à jamais, le jour se lève et les ombres s’enfuient.”
Lettre à un ami – Fra Angelico
Détail du Couronnement de la Vierge (1434-35 – galerie des Offices, Florence) – Fra Angelico
C’est une nuit immense qui commence ce soir, une nuit augmentée… Je m’y prépare avec délectation dans la solitude du désert intérieur, que n’empêche pas le monde autour, dans le silence des profondeurs, qui n’est pas l’absence de ce qui bruit, dans le recueillement au plus intime de moi, qui rejoint aussi l’autre par la voie de l’âme…
Qu’il me soit ici donné l’occasion de rendre grâce aux anges qui, par les épreuves de ma vie incarnée m’ont très tôt initiée à la ténèbre, à la solitude et au silence, si bien que lorsque le nomadisme intérieur s’est révélé à moi, j’étais fin prête…
Je rends grâce aussi, infiniment, à Celle qui m’accompagne de loin en loin, de bientôt en bientôt, d’ici en maintenant. Je me sens bénie, tellement…
À tant d’égards, me voici profondément nouvelle, en ce jour, préparée à accueillir la nuit qui vient, cette germination du noyau divin, cet élan du Vivant, bruissement d’ailes subtiles, plénitude de ce qui demande à naître, Présence rayonnante…
J’entre en cet instant avec gratitude et volupté dans la solitude et le silence où s’apprivoise au fil d’un temps incertain, inédit, singulier, l’appel de la Vie vivante…
Que cette fête de la Nativité vous soit douce et joyeuse, dans la Présence à Ce qui vient, qui est encore peu Et qui, déjà, se déploie…
Heureuse la solitude, qui est ancrage en ciel comme en terre. Heureux le silence, qui en est le chemin, où seuls les anges, seuls…
~ Judith ~ au 24ème jour du mois de décembre en l’an de grâce 2023
Ce sont des jours un peu particuliers, tissés de nuit, à peine ourlés de lumière…
Ils me vont bien. J’aime la ténèbre et le silence… Je n’en ai pas peur, non, mais je les crains, oui. Au sens où je crains d’être détournée de la Vie vivante qui fait brèche… Alors, je me tiens aussi présente qu’il m’est donné de l’être. Et je demeure les mains ouvertes, humblement, et immensément reconnaissante…
L’étoile nous guide, les anges nous accompagnent, réjouissons-nous, déjà!
~ Judith ~ au 23ème jour du mois de décembre en l’an de grâce 2023