“Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix, Là où est la haine, que je mette l’amour. Là où est l’offense, que je mette le pardon. Là où est la discorde, que je mette l’union. Là où est l’erreur, que je mette la vérité. Là où est le doute, que je mette la foi. Là où est le désespoir, que je mette l’espérance. Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière. Là où est la tristesse, que je mette la joie. O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer. Car c’est en se donnant qu’on reçoit, c’est en s’oubliant qu’on se retrouve, c’est en pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.”
Prière de Saint François d’Assise Comme une invitation à honorer la dimension paradoxale du vivant… Et donc : portez-vous bien, laissez-vous bien porter !
~ Judith ~ au 7ème jour du mois de juin en l’an de grâce 2024
“Il est essentiel de prendre soin de ce ciel en nous, invisible aux autres, de ce sanctuaire que la vie nous a édifié et que peuplent les messagers, ceux qui, de façon multiple, nous ont inspirés, conduits vers le meilleur de nous-mêmes. Dans tous les lieux habités par la souffrance se trouvent aussi les gués, les seuils de passage, les intenses nœuds de mystère. Ces zones tant redoutées recèlent pourtant le secret de notre être au monde, ou comme l’exprime la pensée mythologique : là où se tiennent tapis les dragons sont dissimulés les trésors. L’espoir ne doit plus être tourné vers l’avenir mais vers l’invisible. Seul celui qui se penche vers son cœur comme vers un puits profond retrouve la trace perdue.”
Christiane Singer – Choisis la vie et tu vivras
aquarelle : Ewa Karpinska
~ Judith ~ au 6ème jour du mois de juin en l’an de grâce 2024
Lettres Hébraïques, vous portez en vous les grandes lois qui structurent tout l’univers : le cosmos, la nature, les civilisations, les traditions, l’âme-corps… Vous découvrir est une invitation à nous retirer dans notre chambre haute, à l’intérieur de nous-mêmes, et de là, observer l’Arbre que nous sommes : enraciné dans la terre sombre, ancré dans la lumière du ciel, se déployant dans une verticale pleine de souplesse, et aussi bois, sève, écorce. Vous découvrir est l’occasion de nous découvrir, dans nos chemins d’expériences, dans notre joie essentielle à accomplir notre noyau divin fondateur…
Lettres Hébraïques, êtes-vous 22, 27 ou 32 ? Êtes-vous cycles, structures ou lignes d’énergies ? Faut-il écouter vos effets de résonance d’un nom à l’autre ou regarder comment vos formes s’appellent et se répondent ? Êtes-vous masculines, féminines, ou tout à la fois ? Vous représentez tant de champs d’expériences possibles ! Alors, à l’image des Hébreux, nous tâcherons de traverser les frontières sans relâche… Et en même temps, tel Noé qui fait monter tous ses animaux intérieurs dans son arche, il faudra bien aussi vous unifier dans le champ de l’alphabet…
Lettres Hébraïques, parce que vous informez tout le Texte sacré hébreu (et grec !), parce que vous êtes au fond les grands archétypes qui sous-tendent nos vies incarnées, nous écouterons quelques contes, légendes, paraboles, mythes… Comme ce savoureux récit où il nous est dit qu’avant de créer le monde, le Saint béni soit-Il commence par vous créer, et pendant deux mille ans, Il vous observe et se réjouit !…
Et puis, si vous nous en donnez l’autorisation, nous ferons même l’expérience de vous graphier, vous raconter, vous imaginer, vous poétiser… Peut-être deviendrez-vous ainsi le fruit qui nourrit, l’eau vive qui revivifie, le fil pour tisser-détisser-retisser notre histoire, le chemin où peut s’envisager une part de notre vérité…
Lettres Hébraïques, vous êtes des diamants aux facettes infinies… Nul ne peut en faire le tour, mais cela doit-il nous arrêter ? A vous correspondent ces paroles de St Isidore de Séville : “Étudiez comme si vous deviez vivre toujours, vivez comme si vous deviez mourir demain.” Ou encore cette phrase de Brancusi : “L’art – mais il n’y a pas encore eu de l’art – l’art ne fait que commencer.”
~ Judith ~ au 3ème jour du mois de juin en l’an de grâce 2024
Ce dessin de Joann Sfar me rappelle cette histoire du sage qui demande à ses disciples : « Quand sais-tu que la nuit est terminée et que le jour s’est levé ? »
…
« Quand tu vois apparaître sur le chemin un étranger et que tu le reconnais pour ce qu’il est : ton frère. »
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Grâce soit rendue aux porteurs de lumière, ils nous ouvrent la porte vers la nécessaire conversion intérieure…
~ Judith ~ au 27ème jour du mois de mai en l’an de grâce 2024
C’était hier soir, un moment hors du temps, non pas une représentation ou une mise en scène mais une mise en Présence d’Etty Hillesum dans la nudité de son âme, incarnée de l’intérieur par Angélique Boulay… C’est un voyage au cœur vibrant d’un arbre entouré de l’épaisse et sombre forêt de l’histoire quand il n’est d’autres choix que de trouver la lumière en soi et grandir vers le ciel vite, très vite, à la hâte…
Merci infiniment, chère Angélique, d’avoir dit « oui ! » si pleinement à cette passion d’Etty…
Chers amis, c’est une fois par mois à la cité des Consciences sur l’île de la Cité à Paris et vous l’aurez compris : allez-y !
~ Judith ~ au 26ème jour du mois de mai en l’an de grâce 2024
“15 janvier 1928 Je ne suis rien. Jamais je ne serai rien. Je ne puis vouloir être rien. Ceci dit, je porte en moi tous les rêves du monde. Fenêtre de ma chambre, de ma chambre dans la fourmilière humaine unité ignorée (et si l’on savait ce qu’elle est, que saurait-on de plus ?), vous donnez sur le mystère d’une rue au va-et-vient continuel, sur une rue inaccessible à toutes les pensées, réelle, impossiblement réelle, précise, inconnaissablement précise, avec le mystère des choses enfoui sous les pierres et les êtres, avec la mort qui parsème les murs de moisissure et de cheveux blancs les humains, avec le destin qui conduit la guimbarde de tout sur la route de rien.”
Fernando Pessoa, Poésies d’Alvaros de Campos, Poesias de Álvaro de Campos, traduit du portugais et préfacé par Armand Guibert, [édition bilingue] Poésie du monde entier, Gallimard, 1968, p. 77.
~ Judith ~ au 21ème jour du mois d’avril en l’an de grâce 2024
Sache que tout connaît sa loi, son but, sa route ; Que, de l’astre au ciron, l’immensité s’écoute ; Que tout a conscience en la création ; Et l’oreille pourrait avoir sa vision, Car les choses et l’être ont un grand dialogue. Tout parle, l’air qui passe et l’alcyon qui vogue, Le brin d’herbe, la fleur, le germe, l’élément. T’imaginais-tu donc l’univers autrement ? Crois-tu que Dieu, par qui la forme sort du nombre, Aurait fait à jamais sonner la forêt sombre, L’orage, le torrent roulant de noirs limons, Le rocher dans les flots, la bête dans les monts, La mouche, le buisson, la ronce où croît la mûre, Et qu’il n’aurait rien mis dans l’éternel murmure ? Crois-tu que l’eau du fleuve et les arbres des bois, S’ils n’avaient rien à dire, élèveraient la voix ? Prends-tu le vent des mers pour un joueur de flûte ? Crois-tu que l’océan, qui se gonfle et qui lutte, Serait content d’ouvrir sa gueule, jour et nuit, Pour souffler dans le vide une vapeur de bruit, Et qu’il voudrait rugir, sous l’ouragan qui vole, Si son rugissement n’était une parole ? Crois-tu que le tombeau, d’herbe et de nuit vêtu, Ne soit rien qu’un silence ? et te figures-tu Que la création profonde, qui compose Sa rumeur des frissons du lys et de la rose, De la foudre, des flots, des souffles du ciel bleu, Ne sait ce qu’elle dit quand elle parle à Dieu ? Crois-tu qu’elle ne soit qu’une langue épaissie ? Crois-tu que la nature énorme balbutie, Et que Dieu se serait, dans son immensité, Donné pour tout plaisir, pendant l’éternité, D’entendre bégayer une sourde-muette ? Non, l’abîme est un prêtre et l’ombre est un poète ; Non, tout est une voix et tout est un parfum ; Tout dit dans l’infini quelque chose à quelqu’un ; Une pensée emplit le tumulte superbe. Dieu n’a pas fait un bruit sans y mêler le verbe. Tout, comme toi, gémit ou chante comme moi ; Tout parle. Et maintenant, homme, sais-tu pourquoi Tout parle ? Écoute bien. C’est que vents, ondes, flammes Arbres, roseaux, rochers, tout vit ! Tout est plein d’âmes.
poème : Victor Hugo – extrait de ‘Ce que dit la Bouche d’Ombre’ (poème XXVI, Livre Sixième, Les Contemplations, recueil publié en 1856) tableau : Victor Hugo – Ma destinée (1867)
~ Judith ~ au 20ème jour du mois d’avril en l’an de grâce 2024
Le Seigneur du ciel se révèle au grand jour et les anges du matin, dans leur facétie, dessinent sur le mur et la porte de ma chambre des signes kabbalistiques, bien sûr !
Belle journée à chacun chacune, dans la joie du mystère…
~ Judith ~ au 18ème jour du mois d’avril en l’an de grâce 2024