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  1. Ce qui m’a touchée tout particulièrement dans ce poème, c’est d’abord :
    « le poids de la peine
    sous lequel cette terre ploie
    sape une part de ma force »
    Cela me rejoint profondément tant je me sens fragile, vulnérable, friable, car poreuse, facilement envahie par la détresse et la violence de ce vaste monde. Le monde qui s’effondre s’effondre en moi également… Cela me rejoint, et rien que cela est déjà beaucoup.
    Mais la suite du poème m’offre en peu de mots un point de bascule précieux car dynamique, une sortie par le haut qui est aussi une sortie par le bas :
    « le poids de la peine
    sous lequel cette terre ploie
    sape une part de ma force
    que seule une charge supérieure de compassion
    peut me faire regagner »
    Je peux donc accepter de sentir ma force sapée et ne pas craindre d’en être exsangue puisqu’une plus grande force encore m’est possible… La compassion m’est possible, mais pas une compassion de surface, peut-être même pas une compassion qui se dit, mais une compassion qui se vit à la mesure d’un équilibre intérieur qui ne s’abstrait pas du monde… sacré défi, défi sacré…
    Et puis, j’ai aussi été touchée par :
    « ma joie ne se satisfait plus d’elle même
    elle veille et ne se nourrit plus
    que de ce qu’elle donne »
    Peut-être puis-je m’expanser dans le monde, après tout…

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Judith Cypel

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