Voici qu’approche le divin couvreur…
Béni soit-il de venir à moi ce jour, me couvrir, me découvrir,
façonner un toit sur mon moi.
Charpente qui monte à flanc d’ardoises jusqu’au ciel bleu nuit
et redescend en vagues de tuiles ocre vers la terre, humblement promise.
Me voici!
Traversant les déserts à prier les mots qui me cherchent,
me guettent,
m’attendent.
Les mots
tels des veilleurs aux tours de Jérusalem.
Étroite est la porte, basse aussi, à peine visible, d’ailleurs ;
s’ouvre-t-elle?!…
Mes genoux se déposent en terre, ma nuque s’offre au ciel, au vent.
Et me voilà
acceptée, accueillie, désirée…
dans un chez-moi qui déjà se fait promesse, qui déjà se fait ailleurs.
Écrire encore, pourtant…
Pour tant jubiler de cette fertilité nouvelle qui m’étreint,
de ces débordements qui me naufragent,
de ces territoires inattendus à la géométrie aussi variable
qu’elle est sacrée.
Écrire ainsi
pour entendre les histoires qui se racontent en moi
et que, souvent, je me raconte aussi.
Pour garder présent, vivant, que
je suis
une
cathédrale
de
mots.
Et rayonner d’une douce lumière bleutée
que j’offre à l’humble visiteur venu me rencontrer.
Oui, c’est peut-être cela finalement,
écrire…
~ Judith ~
au 4ème jour du mois de septembre en l’an de grâce 2023
Photo : basilique de Pontmain, en Mayenne
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